La Grotte-du-Trésor
Entre Ville-du-Pont et Remonot
(Doubs)

Pièce de monnaie milanaise (demi-gros)
Guivre accostée de G - Z et de deux rosettes
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lettrineisquons-nous à présent dans la tanière de la bête.
En plus de posséder son propre joyau (son escarboucle) la vouivre veille sur un trésor qu'elle dissimule dans son antre, sous la terre. Le rôle de gardien a certainement été emprunté à la mythologie plus ancienne et largement répandue des dragons à qui cette tâche incombait. La présence de ce magot, objet de convoitise, sert de fil conducteur à bon nombre de fables et permet d'illustrer, par la morale de fin, que bien mal acquis ne profite jamais longtemps aux chasseurs de trésor. En voici quelques exemples, brièvement résumés.
A Saint Légier (Yonne), on rapporte qu'une femme était parvenue à subtiliser ces pièces d'or à la vouivre. Pour se venger, cette dernière avait fait prisonnier le fils de l'inconsciente et l'avait privée de son trésor en le changeant en pierre. La mère, ayant rachetée sa faute en adoptant un comportement exemplaire, put récupérer son enfant un an après les faits, sur le lieu du larcin.
A Cudubief (Doubs) un jeune garçon avait, par surprise, dérobé l'escarboucle de la vouivre et s'était empressé de la revendre contre une somme rondelette. Un maléfice transforma les écus en feuilles sèches et le voleur ne connut plus que le malheur dans sa vie.
A Valempoulière (Jura), trois filous bien inspirés, avaient pris prétexte de la bêtise des villageois et de leur conviction quant à l'existence du trésor de la vouivre pour collecter un crédit afin de mettre sur pied une expédition. Au lieu de revenir et redistribuer la prétendue fortune dérobée, les souscripteurs ne revirent jamais les trois arnaqueurs, partis avec l'argent de l'emprunt.
Ce sujet est également traité dans d'autres récits comme : la Vouivre du Château de Thil (Côte d'Or), la Vouivre du Château de Varennes-Saint-Sauveur (Saône-et-Loire), la Wivre de Fleury la Tour (Nièvre), la Vive de Beaubery (Bourgogne), etc.